Saint Martin

Morgane notre envoyée spéciale c’est rendu sur l’île Saint Martin pour notre plus grand plaisir… C’est faux ! Mais comme c’est quelqu’un de curieux elle n’a pas pu s’empêcher lors de ses vacances de nous partager son voyage et tout ce qu’elle a découvert la bas ! Une rencontre artistique et du surf, let’s go !
Par quoi commencer pour décrire ce surftrip inespéré en cet hiver incertain ?

Un bonjour, un sourire , les bases accrochées aux lèvres de chaque habitant de Saint Martin. Pourtant , ils font preuve d’une résilience admirable après au moins deux ouragans et une crise sanitaire. Les témoignages rappellent la fragilité de l’homme face à la nature, et parfois l’absence de médiatisation de la métropole (on découvre la même couverture au final sur les Philippines dernièrement que sur les suites d’une île française à majorité ) Par ailleurs , Sxm ne produit rien et est complètement dépendante y compris en énergie . Elle utilise partie de son pétrole pour désaliniser l’eau .

Aussi , l’évocation la plus simple pour les différentes nationalités cohabitant avec plus ou moins d’égalité serait de s’orienter vers les techniques du Low tech lab à long terme. Malgré les changements climatiques, les saint martinois , comme Pierre Aliotti montrent une réelle volonté de préservation avec l’instauration de réserve naturelle et l’accueil sous peu de l’expédition Phoenix pour étudier et restaurer les milieux marins .


La collectivité d ‘Outre mer de 88km2 offre un trait de côte découpé , prêt à recevoir les houles presque quotidiennement. Les spots de surf sont nombreux et variés en fonds , abords , orientations…En matière de surf , les adhérents du Sxm surf club n’ont pas à rougir de leur niveau , portés depuis longtemps par Jean Seb Lavocat (ancien pro windsurfeur et globe trotter) , actuellement par Erwan Gentil. Leurs résultats en compétition parlent pour eux .

Le spot du galion est le terrain d’entraînement idéal , les autres spots plus ou moins secrets complètent ce tableau idyllique (Wilderness , Mullet Bay…) Ce qui a permis de former des pépites comme Camille Lavocat , William Aliotti (un des raraes free riders tricolores à faire des couvertures américaines) ou encore Maud Le car .
La partie néerlandaise de l’île est riche d’autres perspectives de la vie insulaire et se perçoit comme un Miami créole. Les racines et la culture française se revendiquent comme vous le découvrirez dans l’interview de l’artsiste de Sandy Ground : Kael Fazer. Le street art sert aussi depuis peu beaucoup à la promotion de l’île sur les réseaux sociaux.
En bref , cette destination facile d’accès même pour une femme seule offre un énorme potentiel de voyage .
TIPS :
vols air france (vers un aéroport réputé pour sa piste courte donnant sur la plage )
manger chez Lulus corner , chez Lolo et au Sunset à Grand Case
sortir au Blue Martini , Quai 58 et à Orient bay
voir les îles pinel et Tintamarre
Feel free to be … Caribbean

Si l’on cherche sur les réseaux sociaux des images de Saint-Martin, on trouve facilement les clichés posés devant les œuvres de street art de l’île. En effet, grâce à l’initiative de Donovane Tremor et son association Wall Art St-Martin, SXM après l’ouragan Irma se dote depuis quelques années d’ornements subventionnés, devenant des galeries à ciel ouvert à défaut de mieux et mettant en avant les artistes de tous horizons.
Pour Regulart, nous rencontrons un jeune artiste, Kaël Fazer, issu du quartier de Sandy-Ground.

Bonjour Kaël, tu peux te présenter ?
Je suis un artiste plasticien autodidacte Caribbéen, père de deux enfants .
Tu n’as pas un parcours classique ?
Non, j’ai arrêté mes études de design en Martinique après mon DNAP, comme je n’y trouvais pas ce que je cherchais si ce n’est l’émulation. Par ailleurs, on n’a pas reconstruit de médiathèque encore au sein de la collectivité et l’éducation en matière d’art sur l’île présente beaucoup de lacunes. Aussi, j’ai préféré m’associer à l’atelier Mad Designs avec plusieurs outils et matériaux pour développer mon œuvre en utilisant par exemple une fraiseuse numérique ou des chutes de matériaux divers.

Quels sont tes supports de prédilection ?
Je travaille le vinyle, le papier, la peinture, la photographie, le carton et bientôt la résine.

Peux tu résumer ton évolution?
Mes principales questions concernent l’identité et la masculinité. Pour la première, j’ai travaillé les lettrages en partant de mon nom créole (supposément d’esclave) et de ce que je pouvais transmettre à mon fils le poète ou ma fille la dessinatrice ; ça traduit mon ressenti, entre autres de la paternité et de l’histoire du quartier défavorisé de Sandy-Ground où les gens cèdent à la fatalité.

Pour la seconde, je suis parti du postulat d’un cylindre érectile, que je pourrais découper et reconstruire à ma guise avec différents matériaux mais sans rigidité, toujours en souplesse. Je peux être acteur de ma vie, à l’opposé de mes peintures sur papier relatant une certaine passivité.

Ton œuvre est très riche de messages et de réflexions!!

Oui, j’ai le luxe de prendre le temps pour fournir un travail à mon image et j’ai aussi mis en valeur certains proches en portraits photo pour la place d’un quidam dans notre société Saint-Martinoise.
Parle nous de ton projet en cours de commercialisation ?
Sous le nom de @perspixace, j’autoproduis à toutes les étapes le jeu Pairs (un jeu de mémoire ) coloré et amusant et … local 🙂 Il fait suite à toutes mes recherches pixelisées pour différentes commandes et collaborations et se nourri de la diversité ethnique et culturelles du quartier et de l’île plus globalement. Je suis présent à Marigot, ce qui me donne un peu de visibilité ( les lieux d’exposition et dédiés à l’art sont rares ).
Merci Kael , tous nos vœux de réussite de la part de l ‘équipe !